La Légende:
Le Cavadee puise son origine dans une très ancienne
légende Tamoule. C’est l’histoire d’un ancien bandit repenti nommé Idumban
(qui signifie l’orgueilleux) à qui le sage Agattiyâr (son guru) demanda
d’aller au mont Kaïlash et d’en rapporter les deux sommets.
Accompagné de sa femme, Idumban se rendit au mont Kaïlash, et décrocha les
2 cimes. Ensuite il pris un cavadee (sorte de bâton servant à porter des
charges), y fixa les 2 sommets, et entrepris de les ramener à son guru.
Le dieu Muruga, fils cadet de Shiva et d’Ouma, plein d’admiration devant
l’exploit, se transforma en petit garçon et se cacha dans un des sommets.
Idumban senti cet excès de poids et découvrit le garçon. Ne l’ayant pas
reconnu et pris de fureur, il commença à se battre avec lui. Muruga sortie
une lance et lui transperça le corps.
Idumban décéda.
Ses proches firent des prières et demandèrent avec insistance la grâce d’Idumban.
Entendant ces suppliques, Muruga consenti à le ressusciter. Le dieu
déclara ensuite que tout ceux qui, comme Idumban, porteraient le cavadee
jusqu'à son temple, seront récompensés et obtiendront sa grâce.
La fête :
Il y a plusieurs fête de Cavadee dans l’année : Sittirai Cavadee
(mi-avril/mi-mai), Vaighasi Visagam Cavadee (mi-mai/mi-juin), Aadi Cavadee
(mi-juillet/mi-août), Aavani Moolam Cavadee (mi-août/mi-septembre), mais
la plus importante à Maurice est le Thaipoosam Cavadee. Elle se
déroule entre janvier et février (cela dépend du calendrier lunaire
tamoul).
Durant les dix jours qui précédent sa célébration, Les fidèles s’imposent
un jeûne, font des prières, déposent des offrandes. Ils doivent purifier
leurs âmes et leurs coeurs. Certain confectionnent aussi leur cavadee
sorte d’arche en bois décorée de fleurs en papier et de guirlandes
diverses qu’ils porteront le dernier jour lors de la procession.
Outre le cavadee, lors de cette grande marche vers le temple, les fidèles
portent aussi un cordon autour du poignet. Certain se plantent en éventail
sous la peau des aiguilles " vel " représentant la lance de Muruga qui
transperça Idumban, des crochets avec une chaînette au niveau de la
bouche, voir même des hameçons avec de petits citrons verts.
Aucune douleur ne transparaît, le fait de refuser cette douleur est en soi
une victoire sur le mal.
Tous le monde marche pieds nu sur le bitume rendu brûlant par le soleil,
c’est très éprouvant, d’ailleurs il est souvent prévu d’arroser la
chaussée avant le passage du cortège.
La procession se termine à l’arrivée au temple ou des prières et des
offrandes sont faites. |